mercredi 13 septembre 2017
La Ligue des photographes du Cameroun a fait des suggestions hier au Mincom, au cours de la cérémonie de restitution de son fichier national.
Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, a été très applaudi pendant sa prise de parole. Hier, les membres de la Ligue des photographes du Cameroun l’ovationnaient avec entrain pour les nombreuses promesses faites pour aider à assainir la profession. Première décision, l’éligibilité de la Ligue à l’aide publique à la communication privée, pour récompenser l’effort fait de production de la première mouture du fichier national. Le document présente l’état des lieux de la photographie sur l’ensemble du territoire. Fouillé, riche en informations, il présente aussi hélas des clichés d’une profession qui se laisse envahir par les francs-tireurs. Près de 750 photographes recensés au Cameroun, dont 2% de femmes. Plus du tiers sont des photographes sans appareil photo, sans formation. 75% des photographes du Cameroun n’ont pas de studios, beaucoup travaillent dans la clandestinité. La profession concentre 80% de son effectif dans la tranche des 30-40 ans. Mais contraste renversant, le sens de responsabilité n’est pas la chose la mieux partagée. Mauvaises tenues, écarts de comportement, excès de table lors des banquets publics, illettrisme avéré pour la plupart tel est le portrait-robot présenté par Jefferson Lona, l’expert qui a restitué les données de terrain collectées depuis deux ans par la Ligue. Avec un secteur en pleine évolution, on craint que ce bas niveau d’instruction soit un frein pour l’évolution de cette profession au Cameroun.
Il faut cahnger la donne, rechercher la performance, relever le niveau pour parvenir à la production des photos de bonne qualité capables de satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante. Tel est le combat d’Elie Gérard Nyat Saf, le président de la Ligue. Les appareils coûtent cher, même si on peut envisager les commandes et les achats groupés. Il faudra aussi faire venir les experts pour des formations. Mais avant tout, les photographes devraient redonner à la profession les lettres de noblesse qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Pour la valoriser, Elie Gérard Nyat Saf, suggère aussi le recrutement des professionnels dans les cellules de communication afin de tuer le clientélisme qui y a court. Dans les mairies, les entreprises, les hôpitaux, les écoles, les photographes ont également leur place. D’où la nécessité d’organiser des concours de recrutement à la Fonction publique à leur profit. Un prix d’excellence, et l’accompagnement financier de l’Etat sont d’autres pistes pour valoriser la profession. Le Mincom a promis de transmettre les doléances, d’ouvrir les portes et d’agir pour toutes les demandes relevant de son pouvoir.
Par Jeanine FANKAM(CT)