lundi 11 décembre 2017
Le déploiement des forces de défense dans ces régions reste normal, au vu des missions qui sont les leurs.
« La crise date d’octobre 2016. Or, depuis cette date, aucune nouvelle unité n’a été créée dans la région du Sud-Ouest ». Cette indication est donnée par un haut responsable de l’armée de terre camerounaise, interrogé sur la prétendue militarisation en cours de la zone. Parlant d’unité, la dernière créée dans le Sud-Ouest par exemple est la 21e Brigade d’infanterie motorisée (Brim). Actuellement commandée par le général de brigade Melingui Nouma, elle a vu le jour en 2014. « C’était bien avant que les problèmes actuels ne surviennent », relève notre source.
Cela dit, des observateurs ont noté des déploiements sporadiques d’hommes dans la région. A cela, le ComBrim a une explication simple : « Nous recevons des éléments qui ont été affectés dans nos unités, dans nos bataillons. Tout le monde ne peut pas être affecté le même jour ». Le général Melingui Nouma ajoute par ailleurs : « Nous sommes même en sous-capacité. » A ses yeux, ceux qui parlent d’une invasion des militaires sont à côté de la plaque. « Militarisation ? C’est faux et archifaux ! Si les médias qui le disaient venaient à la source, nous n’aurions pas de problèmes », estime le commandant de la 21e Brim.
La présence des forces de défense dans le Sud-Ouest est donc normale en ce moment. « Nous montons en puissance », confie un responsable de la chaîne de commandement, s’agissant de l’arrivée de nouveaux éléments, affectés dans le cadre d’un déploiement normal, comme sus-évoqué. Déploiement qui s’inscrit dans le cadre des différentes missions assignées à ces forces. Et la situation actuelle commande des manœuvres, en quelque sorte, pour reprendre un dicton militaire. Il y a des choses précises à faire, et harasser les populations n’en fait pas partie.
« Les populations sont le centre de gravité de la crise que nous gérons. Nous ne pouvons d’autant moins les harceler que c’est d’elles que nous pouvons recevoir la bonne information », souligne le général Melingui Nouma. Conséquence, « nous faisons tout pour qu’elles se sentent à l’aise avec nous, et nous aident ». Et dans diverses localités, la présence militaire a permis de faire reculer l’insécurité, de garantir la protection des bâtiments publics et d’assurer le fonctionnement des services qui y sont logés. Du coup, pour certains civils, il faudrait même davantage de militaires à tel ou tel endroit. « On va étape par étape, et on ne laissera aucun endroit hors de contrôle », conclut notre source, pour laquelle ceux qui veulent qu’on réduise la présence des forces dans la région « ont sans doute une idée derrière la tête ».
Par Alliance NYOBIA(CT)