mardi 3 janvier 2017
La 10e édition tenue au Cameroun du 19 novembre au 3 décembre a battu des records.
Le Cameroun a accueilli du 19 novembre au 03 décembre 2016 la 10è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine de football. Pendant deux semaines, huit sélections nationales réparties dans deux groupes basés à Yaoundé (Cameroun, Egypte, Kenya, Zimbabwe) et à Limbe (Nigeria, Ghana, Afrique du Sud, Mali) ont mesuré leurs forces dans un tournoi de belle facture, remporté au final par le Nigeria face au pays organisateur. Pour relever avec panache le double pari des préparatifs et de l’organisation, le Cameroun a mis les petits plats dans les grands. D’abord sur le plan de l’hébergement, avec l’accueil des différentes délégations dans des établissements hôteliers de grand luxe. Les infrastructures sportives étaient au centre de toutes les attentions. Chacune des villes abritant la compétition ayant été dotée de stades et de terrains d’entraînement aux normes internationales. Limbe dans la région du Sud-ouest a été littéralement transfiguré, la réhabilitation de la voirie urbaine ayant été précédée par la construction d’un stade flambant neuf de 20.000 places assises. A Yaoundé, le stade Ahmadou Ahidjo, d’une capacité de 40.000 places, a été rénové de fond en comble, les principales innovations portant sur l’aire de jeu, les tribunes, la loge présidentielle, les vestiaires, les toilettes, le parking, etc. De la bouche des observateurs avertis comme des officiels de la Confédération africaine de Football (CAF), le pays des Lionnes indomptables est allé même au-delà des attentes. De mémoire de Camerounais, peu d’événements sportifs auront suscité une telle ferveur en quatre décennies. Selon certains analystes, l’engouement populaire trouve une explication : c’est la première fois en effet depuis 1972, que le Cameroun organisait une autre CAN de football. Après 44 ans de sevrage, le pays des quadruples champions d’Afrique avait visiblement soif d’offrir son hospitalité à une discipline sportive qui lui a tant donné. La remise à niveau de quelques infrastructures sportives a eu comme un effet d’attraction sur un public avide de découvertes et d’émotions fortes. Par ailleurs, face aux performances en dents de scie des Lions indomptables, la bonne prestation de la sélection féminine a tôt fait d’attirer la sympathie et de reconquérir des cœurs jusque-là désabusés. S’agissant des préparatifs, les premières frayeurs dues aux retards sur certains chantiers ont cédé la place à une accélération des travaux en l’espace de quelques mois. Tout ou presque était fin prêt à la veille du match d’ouverture remporté par le Cameroun face à l’Egypte (2-0). Côté affluence, on n’avait jamais vu autant de personnes se déplacer pour voir un match de football féminin en Afrique. Lors de certaines rencontres, la moyenne des spectateurs était de 40.000. en tenant compte de la qualité des structures d’hébergement, des enceintes sportives, ainsi que l’affluence dans les stades, la ferveur populaire autour de l’événement, les moyens logistiques déployés, la qualité du jeu produit sur le terrain, l’efficacité du dispositif de sécurité, tout porte à croire que la CAN 2016 est entrée par la grande porte dans l’histoire du football féminin en Afrique et pourrait même servir de modèle pour des futures échéances. En attendant un bilan chiffré exhaustif, l’une des grandes satisfactions de la CAN 2016 réside dans l’organisation générale. De la cérémonie d’ouverture à la clôture, en passant par la programmation des matchs, le transfert des équipes, le respect du calendrier, peu de couacs ont été signalés.
Par Jean Marie NZEKOUE(CT)