lundi 11 janvier 2016
Sélectivité dans le développement des infrastructures, élargir l’assiette fiscale, étendre la portée de certains projets à l’ensemble de la sous-région devraient limiter les effets de la baisse des cours du pétrole.
Une politique de la dépense rigoureuse
Un ensemble approprié de projets d’infrastructures complémentaires est à l’évidence une condition préalable à toute croissance durable et inclusive, pense Christine Lagarde. Cependant, dans un environnement de tensions budgétaires croissantes, il importe d’accorder une attention accrue aux priorités. Cela peut exiger que l’on réduise l’ampleur de certains plans. La sélectivité dans le développement des infrastructures (basé sur leur bien-fondé économique et leur rentabilité) peut aider à orienter ce travail. « Dans certains cas, il faudra sans doute ajuster à court terme les ambitieux plans d’investissement afin de préserver la viabilité des finances publiques et de la dette à moyen terme », a-t-elle martelé.
Une économie plus diversifiée
Les pays de la Cemac gagneraient à améliorer la coordination et la coopération intergouvernementale en matière de politique fiscale a souhaité le Dg du Fmi. Au cours des dernières années, la Commission a publié un certain nombre de directives dans le domaine fiscal, mais rares sont celles qui ont été transposées dans les législations nationales et appliquées, fait-elle remarquer. Il est donc possible de faire plus pour renforcer la crédibilité et l’engagement.
La mobilisation des recettes intérieures doit également tenir compte des importantes questions de fiscalité internationale qui ont une incidence sur l’assiette des impôts liés aux industries extractives. Cela comprend les transferts offshores indirects de droits sur les actifs situés dans les pays en développement. Ces considérations peuvent être particulièrement pertinentes dans les pays riches en ressources naturelles, comme certains pays de la Cemac, afin d’éviter l’érosion de la base d’imposition et les transferts de bénéfices.
L’intégration sous régionale
En mettant à profit les nouveaux projets d’infrastructure, tels que le Port en eaux profondes et les barrages hydroélectriques au Cameroun, la Cemac pourrait étendre sa portée bien au-delà des frontières nationales de ses pays membres. Elle pourrait exploiter les vastes marchés de consommateurs du Nigéria et de l’Afrique de l’Est et, partant, impulser l’essor du secteur privé et la diversification économique.
S’adapter à cette nouvelle réalité signifie en outre faire appel à de nouvelles sources de croissance à l’intérieur de la Cemac. Comme le dit le proverbe, « l’union fait la force ». « Plus que jamais, un ambitieux programme de réformes centré sur la diversification et l’intégration régionale s’impose pour rétablir une forte croissance et la rendre inclusive », conclut Christine Lagarde.
Par Frégist Bertrand Tchouta(LNE)