jeudi 28 septembre 2017
Cette première naissance en 2015, a ôté un sujet de moqueries qu’a trainé pendant longtemps ces désormais parents.
Le 21 octobre 2015 est une date spéciale pour le couple Savon à Bertoua. Séphora Wangnamou et son époux, peuvent enfin vivre le bonheur d’être appelé maman et papa. Joseph Parfait Ayangbe, leur premier enfant, vient au monde à la 10ème année de leur mariage. La joie des parents est transposée dans le nom de leur garçon : « Ayangbe », qui signifie en Toupouri (une des langues parlées dans le grand nord-Cameroun) « Dieu est au présent ». En effet, c’est au quatrième mois de grossesse que Séphora réalise qu’elle est enceinte. Bien que ne voyant pas ses règles depuis quelque temps, cela ne signifie pas grossesse pour elle, puisque ce trouble du cycle est récurrent.
Plus tard, un test de grossesse est effectué et se révèle positif. L’échographie qui suit confirme ce résultat. Originaire comme son épouse du Mayo Danay (région de l’Extrême-Nord), M. Savon souligne que c’était la joie dans la famille. D’après lui, c’est un mois après la radiographie des trompes de sa dulcinée qu’elle a eu cette grossesse. Prescrite pourtant depuis au mois de décembre 2007 à l’hôpital régional de Bertoua, cet examen n’avait pas été effectué contrairement à l’échographie et d’autres examens parmi lesquels la chlamydia et le spermogramme. En septembre 2014, c’est au tour de l’hôpital de l’Epc (Eglise presbytérienne du Cameroun) à Bertoua, d’examiner le cas de ce couple.
Les mêmes examens seront prescrits. C’est alors que cette radiographie sera réalisée. A défaut du montant exact des dépenses effectuées dans ce sens, M. Savon les évalue à des centaines de mille. « Pendant les dix ans ce n’était pas évident », reconnait le père de Joseph Parfait Ayangbe. Cet enseignant d’électronique au lycée technique de Bertoua se souvient d’une bagarre qui a failli opposer le couple à une voisine.
Cette dernière avait demandé si son épouse ne pouvait pas également accoucher comme les autres femmes.
Cependant, le découragement ne s’est pas installé dans l’esprit de ce diacre d’une église dite « réveillée ». M. Savon s’est appuyé sur un songe eu au début de son mariage. Dans ce songe pris comme une promesse de Dieu, son épouse avait accouché, semble t-il d’un garçon. Bientôt papa pour la deuxième fois, il recommande confiance en Dieu et patience, à ces couples qui attendent encore d’être parents. Toutefois, il ne déconseille pas le chemin des structures sanitaires.
Par Arnaud Kuipo(Mutations)