mardi 14 juin 2016
Le rapport du trésorier général rejeté lors l’assemblée général vendredi. Sur fond de suspicion.
Alors que le rapport moral du président du Conseil national de la Jeunesse du Cameroun (CNJC) a été adopté, tout comme ceux du secrétaire général et des commissaires au compte, celui du trésorier général est resté en travers de la gorge des délégués statutaires de l’instance vendredi soir à Yaoundé. Pour comprendre cette affaire qui se murmurait jusqu’ici dans les couloirs, Cameroon Tribune a approché ceux qui ont participé de bout en bout à ces assises au palais des Congrès. Ainsi, de sources bien introduites au ministère de la Jeunesse et de l’Education civique (Minjec), tutelle de l’organisation, il se trouve que depuis l’élection en 2014 de l’équipe actuelle du CNJC, une assemblée générale ordinaire n’a jamais été organisée. Une fois le nouveau ministre en place, il a prescrit la tenue de ces assises pour évaluer le chemin parcouru et trouver des solutions pour une sortie définitive de la crise qui perdure au sein du Conseil. C’est donc au terme des travaux tenus tenue du 9 au 10 juin dernier, que les failles vont être détectées dans le rapport du trésorier général de l’instance.
Notre source indique, que les jeunes ont estimé qu’il était plein d’incongruités et ne présentait que les dépenses, sans avoir fait l’état des ressources disponibles. En plus, le trésorier n’avait aucune pièce justificative de ses dépenses. Plus grave, ce rapport n’avait rien avoir avec ceux des commissaires au compte. Aussi un comité a-t-il été mis en place pour aider le trésorier à refaire un rapport financier. En attendant que ledit comité rende sa copie, l’on relève que ce n’est pas la première fois que la gestion des fonds au CNJC fait des remous. Pour comprendre pourquoi, Cameroon Tribune a appris que les ressources de l’institution sont de divers ordres. Les inscriptions et cotisations des membres qui sont les associations et organisations de jeunesse, l’appui des bailleurs de fonds, des partenaires au développement et bien évidement, les subventions de l’Etat à travers les ministères de l’Economie et de la Jeunesse, entre autres. Elles seraient de l’ordre de 30 millions de F par an venant du Minjec. Les dissensions actuelles concernent les exercices 2014 et 2015. Soit 60 millions de F. Selon notre source, l’équipe dirigeante du CNJC ne devrait pas utiliser cet argent comme bon lui semble. « En signant une décision de décaissement, le ministre de la Jeunesse y joint toujours, et ceci chaque année, un mémoire de dépenses. S’il leur donne 10 000 F par exemple, il leur dit que 3000 F vont servir à ceci et 2500 à cela etc. Les jeunes devraient normalement respecter les instructions de la tutelle », précise-t-elle.
Les fonds ainsi mis à leur disposition étant de source publique, les jeunes doivent justifier leurs dépenses depuis 2014, avant la fin de leur mandat dans six mois. Dans le cas contraire, ils devront en répondre devant les tribunaux. Au Minjec, des responsables affirment qu’ils ont pris acte du rejet du rapport du trésorier général, mais n’ont pas encore les preuves palpables d’un éventuel détournement. C’est donc une affaire à suivre.
Par Elise ZIEMINE(CT)