mardi 13 janvier 2015
Cameroun : Sur les traces d’un activiste politique en exil.
L’ activiste politique camerounais Paul Stéphane Guemgue Kamto est porté disparu depuis 5 ans . En réalité , il est parti du Cameroun en 2010 dans les conditions assez tumultueuses et troublantes . En raison de ses convictions et opinions politiques qui semblent déranger le régime en place . D’après une source proche de sa famille , ce jeune camerounais né le 20 Avril 1985 à Bafoussam ( ouest du pays ) s’est evertué à dénoncer avec véhémence et force ce que d’aucuns peuvent qualifier de mauvaise gouvernance du régime de Yaoundé vis- à- vis du peuple camerounais . Ainsi que le parti au pouvoir ( Rdpc ) dont son leader Paul Biya au pouvoir depuis Novembre 1982 à la suite de la démission du Président Ahmadou Ahidjo .
Sous le feu de l’action.
Pour tordre le cou à ce qu’il a appelé mauvaise gouvernance du régime , Paul Stéphane Guemgue Kamto et ses camarades activistes politiques se sont réunis au sein d’un collectif afin de mener des campagnes de dénonciations sur l’étendue du territoire national . Faut-il le relever , il s’est agit d’une association non déclarée et n’ayant aucun statut juridique . Car , il était quasiment impossible, voire difficile de faire légaliser cette organisation à cause de ses objectifs et visées qui seraient aux antipodes des valeurs et idéaux incarnés par le gouvernement . La mission première de ce collectif était d’informer et de sensibiliser les populations locales sur leurs droits et devoirs . Il était également question de dénoncer entre autres les mauvaises pratiques du régime notamment , la corruption , la violation des droits de l’homme ... Et pour atteindre la cible , ledit collectif très actif et nuisible , a élaboré une méthode très efficace . Elle consistait à se rendre dans les zones rurales afin d’alerter les villageois sur ce qu’il convient d’appeler dérive du pouvoir étatique . Pour faire entendre leurs voix , les mégaphones et les tracts ont été mis à contribution . Dans ce collectif , il occupait le poste de commissaire au compte , chargé de la sécurité des meetings . Il avait pour rôle principal , la surveillance d’une éventuelle infiltration susceptible de faire échec à l’action initiée.
Émeutes de la faim .
En février 2008 , les émeutes de la faim éclatent dans la ville de Douala , avant de se répandre dans les autres villes du pays . Le climat socio- politique était très tendu . Car le peuple camerounais manifestait son mécontentement à cause dit - il , de la mauvaise gestion des affaires du pays . A l’époque , les manifestants dénonçaient entre autres , la vie chère ( la hausse des coûts des produits de première consommation , la hausse du prix du carburant à la pompe et surtout la modification de la constitution , dont l’enjeu majeur était lié à la non limitation du mandat présidentiel . Donnant ainsi la possibilité au président de la république de se représenter à l’élection présidentielle de 2011. Ces émeutes de la faim ont entraîné des soulèvements populaires à travers le pays , ponctuées pas des décès, blessés et des destructions des biens . Vu l’opportunité qui se présentait, le collectif s’est joint au parti politique de l’opposition en l’occurrence le SDF( social Democratic Front ) pour mener pacifiquement ce combat . Sachant que le parti de la balance organisait en date du 23 février 2008 , une marche pacifique . Au finish , ladite manifestation s’était soldée par un échec cuisant . Les forces de l’ordre ont réussi à ettoufer ce mouvement en procédant aux arrestations multiples . C’est lors de cette manifestation que Paul Stéphane Guemgue Kamto fût arrêté avec plusieurs de ses camarades puis conduits dans un camp militaire . D’après ce dernier , son séjour carcéral a été horrible . Cette détention a duré près de deux semaines . Après plusieurs jours de négociations , initiée par la famille , Paul Stéphane Guemgue Kamto obtiendra sa libération . Cependant plusieurs de ses co- détenus seront transférés à Yaoundé . Il est finalement libéré en Mars 2008 avec des séquelles indélébiles. Très Souffrant , il sera évacué dans un hôpital de la ville de Douala . Après examen médical approfondi , le diagnostic fait par le médecin révèle une fracture à la cheville gauche , le talon brisé ... Il suivra par la suite une première opération chirurgicale . 6 mois plutard , il retrouve la guérison et sort de l’hospitalisation.
Interdiction formelle de mener les activités commerciales.
Il convient de noter qu’au - delà de son statut d’activiste politique , ce jeune camerounais était commerçant à l’époque au marché central de Douala. En voulant reprendre ses activités commerciales , il constate quelque chose d’étrange . Le Propriétaire du magasin où il gardait ses marchandises et le président des commerçants auraient reçu la consigne de ne pas le laisser exercer comme d’habitude son activité commerciale . Entre-temps toutes ses marchandises sont portées disparues .
Début d’une chasse à l’homme .
Au regard de sa capacité de nuisance , les autorités locales ont initié un mandat d’arrêt contre lui et ses camarades . Il vivait clandestinement dans son propre pays de peur d’être appréhendé pour une ieme fois . Et pour échapper aux forces de sécurité, il s’est réfugié dans le domicile de son père ( officier de police ) pendant plus d’un an . Car activement recherché . Plutard il sera convaincu par son géniteur d’arrêter les manifestations craignant qu’elles pourront compromettre sa carrière de fonctionnaire de police et par ricochet ternir sa réputation .
Cap sur Kumba .
Ayant quitté les siens , Paul Stéphane Guemgue Kamto s’est réfugié dans la ville de Kumba , région du Sud-Ouest - Cameroun . Il a passé quelques temps dans cette localité du pays avant d’être porté disparu . Car des arrestations étaient monnaie courante . Y compris plusieurs de ses colistiers . C’est à partir de ce moment, qu’il a disparu des radars . On est sans nouvelle de lui , il y’a bientôt plus de 5 ans... . Toutefois , il convient de noter que les mandats d’arrêt lancé contre lui et ses compagnons sont toujours en cours . Ils sont activement recherchés par les autorités du pays .
D.k