jeudi 30 novembre 2017
Le propos liminaire du MINCOM lors d’un point de presse donné hier à Yaoundé.
« Dans la nuit du 28 au 29 novembre 2017, des terroristes lourdement armés ont attaqué les éléments de nos forces de défense déployés dans le cadre d’une mission de protection de l’intégrité territoriale de notre pays à hauteur de la localité d’Agborkem German, département de la Manyu, région du Sud-Ouest. Quatre militaires appartenant au 22ème Bataillon d’infanterie motorisé de notre armée ont été froidement assassinés au cours de cette attaque.
Il s’agit du sergent-chef Tih Julius Angu, du caporal-chef Voula Voula Victor, du Soldat de 2ème classe Yinda Bobekreo et du Soldat de 2ème classe Noutchomwo Many Raphael Willy.
Les assaillants qui se réclament de la branche armée du mouvement sécessionniste dénommée « Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front », en abrégé le SCACUF, ont probablement progressé à bord de pirogues, se fondant dans le trafic fluvial particulièrement dense dans cette zone, en raison de la forte présence de pêcheurs et de commerçants. Le président de la République, Son Excellence Paul Biya, chef de l’État, chef des armées, salue la mémoire de ces braves soldats tombés sur le champ d’honneur pour défendre notre chère patrie.
À nos forces de défense et de sécurité, la nation unie et solidaire, exprime toute son admiration pour leur courage, leur sens de l’honneur et du patriotisme. Le sacrifice de leur engagement et de leur vie ne sera pas vain et elles bénéficieront toujours du soutien de leurs compatriotes.
Le chef de l’État adresse aux familles endeuillées ses condoléances les plus attristées et s’associe le plus intimement à la douleur qu’elles ressentent en ce triste moment. Cette autre attaque terroriste intervenue dans le département de la Manyu porte à huit le nombre des militaires et gendarmes tombés sous le feu des sécessionnistes. Le gouvernement prend donc à témoin ceux qui, il y a quelques temps, mettaient encore en doute notre parole lorsque nous affirmions être en présence d’une organisation terroriste en bonne et due forme.
Cette escalade de la violence et de la tuerie aveugles particulièrement dirigée contre ceux-là même à qui la République a confié la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et des biens situés à l’intérieur de son territoire, interpelle plus que jamais les communautés nationale et internationale, pour que chacune en ce qui la concerne, puisse prendre la mesure de la situation prévalant actuellement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Car, comment entretenir un dialogue avec un interlocuteur dont la seule idéologie consiste en la partition d’un État légitime et reconnu comme tel par toutes les instances internationales ?
Comment apporter la moindre réponse de tolérance et d’apaisement face à un adversaire aussi irréductible et dont l’extrémisme et le mépris de la vie humaine représentent le seul substrat de la pensée et de l’action.
Le gouvernement, par ma voix, interpelle une fois de plus les organisations de défense des droits de l’Homme si promptes à la stigmatisation lorsqu’il s’agit de la diriger contre les autorités publiques et les forces de défense et de sécurité. Nous leur posons la question de savoir si ces soldats lâchement assassinés, alors qu’ils n’étaient dans aucune posture de combat, n’auraient aucune grâce à leurs yeux, et partant, ne seraient, ne fût-ce qu’en raison de leur appartenance à la condition humaine, nullement éligibles à leur vocation de défense des droits de l’Homme. Nous leur demandons de nous instruire sur la manière de considérer leur silence face aux crimes à ciel ouvert perpétrés par ceux-là qui hier encore et peut-être même aujourd’hui bénéficient de leurs faveurs et de leur protection. Nous ne cesserons de l’affirmer et de le marteler : les populations camerounaises vivant dans ces deux Régions sont en situation d’otages et de captivité, prises dans les serres de hors-la-loi invétérés et sans aucune vergogne.
Le gouvernement prendra donc toutes ses responsabilités, afin de libérer ces citoyens de l’état de captivité, de terreur et de psychose que leur oppose l’idéologie anti-républicaine véhiculée par les sécessionnistes.
Le président de la République, Son Excellence Paul Biya, dépositaire en tant que tel de la souveraineté du peuple, continuera pour sa part à promouvoir les vertus du dialogue, de la paix et de la tolérance, pour que triomphe à jamais le vivre ensemble de toutes les composantes de la nation tout entière.
Je vous remercie pour votre aimable attention ».