mardi 12 janvier 2016
L’accusation attend toujours les preuves retenues contre l’ex maire Kumaze.
Dans l’affaire enrôlée depuis quelques semaines, Ministère public/Commune de Douala IV contre John Dangle Kumaze, ex maire de ladite commune, le Parquet général a du mal à asseoir son accusation. Une demi-dizaine de ses témoins a été déjà auditionnée. Mais rien à se mettre sous la dent, pour l’instant. Deux témoins ont été entendus à la dernière audience. Le premier témoin, sieur Mvogo Romuald, était assistant social dans ladite commune. Il a répondu à une dizaine de questions relatives à la gestion de la mairie par l’ex maire Dangle John Kumaze (2007-2010). A l’entame de l’examination-in-chef, le Procureur général a présenté Mvogo comme le porte-parole des dénonciateurs. Ceux-là mêmes qui ont saisi la CONAC et la police. Ils dénonçaient globalement les disfonctionnements observés à la commune pendant la période sus-indiquée.
La première série des questions a porté sur les prélèvements des cotisations sociales de la Cnps. Mvogo a soutenu que les prélèvements querellés (octobre-décembre 2010) n’étaient pas reversés à cette institution. A la question du Procureur général de connaître le montant détourné par ces disfonctionnements, le témoin Mvogo est resté aphone. Il en sera ainsi pour les deux volets relatifs à la Journée citoyenne de la propreté et les loyers de la Bicec versés à la mairie. Sur les deux volets de la question, Mvogo n’a avancé aucun chiffre. Il s’est contenté de s’adosser sur les disfonctionnements dans la gestion. Le Procureur général l’a relancé pour savoir si disfonctionnement signifie détournement. La réponse a été dubitative. Le second témoin de l’accusation, dame Ekotto Ndome, était receveur municipal à l’époque des faits. A propos des prélèvements Cnps, elle a confirmé que la mairie les versait régulièrement, mais qu’en cas de retard ou de non versement, le FEICOM assumait par une compensation des dettes croisées au travers des centimes additionnels communaux. Concernant la Journée citoyenne de la propreté, dame Ekotto a été plus technique. La communauté urbaine de Douala (CUD) dans le cadre de cette Journée versait à la commune une dotation mensuelle de 1 700 000 Fcfa. Elle a rappelé que les divers travaux d’assainissement, curage et désherbage, ont toujours été effectués. Les intervenants étaient payés par mandat. Sur les loyers querellés (1er novembre 2009-octobre 2010) de la Bicec, elle a soutenu qu’ils étaient par chèques (trimestre) libellés au nom du receveur municipal. Elle a précisé que le maire ne pouvait en aucun cas toucher ces chèques. Le dernier témoin du Ministère public sera auditionné ce vendredi 08 janvier 2016. Bref, l’ex maire est accusé de détournement de deniers publics d’une somme cumulée de 131 120 000 Fcfa relative aux trois chefs d’accusation suscités. Il avait plaidé non coupable en début de la procédure des faits à lui imputés.
Par Charles-Olivier Mbami(LNE)