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Politique : Ces pépés qui nous gouvernement : Les ors du palais depuis 51 ans

dimanche 30 juin 2013


La récente élection de Marcel Niat Njifenji, 79 ans, à la tête du Sénat fait de lui la deuxième personnalité de l’Etat. Il rejoint un club fermé d’hommes de pouvoir au Cameroun dont Le Jour retrace ici les parcours. Leur moyenne d’âge est de 76 ans.

Paul Biya : En octobre 1962, le chef de l’Etat, 80 ans, était déjà chargé de mission à la présidence de la République.

II n’a que 29 ans lorsqu’il fait déjà ses premiers pas dans la haute administration, comme chargé de mission à la présidence de la République. Paul Biya rentre tout juste de Paris en France, où il vient d’achever ses études. Pas de stress à chercher un emploi ou un poste, le sien est tout trouvé. Il n’a pas encore 30 ans, mais se frotte déjà aux arcanes du pouvoir dans l’institution la plus importante de la vie publique au Cameroun. D’ailleurs, il ne s’éloignera plus bien longtemps de ce « sanctuaire » du pouvoir, excepté cet intermède de cinq ans au Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Culture où il sera d’abord Directeur de Cabinet du ministre (William Aurélien Etéki Mbou-moua, président actuel de la Croix-Rouge camerounaise), puis, très rapidement, il sera porté à la fonction de secrétaire général. Paul Biya n’a que 33 ans .

Décembre 1967, retour à la présidence de la République, cette fois-là, à l’importante fonction de Directeur du Cabinet Civil du président de la République. L’année d’après, en janvier 1968, il cumule cette fonction avec celle de secrétaire général de la présidence de la République, Il y a 45 ans, Paul Biya exerçait au même moment deux fonctions parmi les plus convoitées de la vie institutionnelle au Cameroun. Pour l’histoire, c’est le seul Camerounais à avoir fait l’expérience d’un tel cumul qui a duré près de huit mois. Pendant cinq ans, 1970-1975, il va être Ministre Secrétaire Général de la présidence de la République. Paul Biya quittera durant sept ans les couloirs de la présidence de la République pour le poste de Premier Ministre et retournera au palais présidentiel en novembre 1982 comme président de la République, à 49 ans.

C’est le couronnement politique d’une carrière administrative fulgurante. 31 ans après, il tient toujours la barque. Il a 80 ans aujourd’hui et a sans doute emmagasiné une riche expérience. Il a surtout traversé les époques. Se souvient-on qu’en 1976, lorsque « le grand timonier » Mao Tse Toung, le père fondateur de la République populaire de Chine, décède, Paul Biya est Premier ministre du Cameroun ? Se souvient-on qu’en 1977, lors du sacre de Jean Bédel Bokassa en République centrafricaine voisine, Paul Biya est Premier ministre du Cameroun depuis deux ans

Depuis le 6 novembre 1982 qu’il exerce la magistrature suprême au Cameroun, il a vu passer quatre présidents aux Etats-Unis : Ronald Reagan (1981-1989), George Bush (1989-1993), Bill Clinton (1993¬2001), George W. Bush (2000¬2008). Le cinquième président américain qu’il côtoie, Barack Obama, a été réélu en 2012 pour un mandat qui s’achève en 2016. Le septennat de Paul Biya sera en cours. En 31 ans de pouvoir, il a de même vu passer trois chefs d’Etat en France : François Mitterrand (1981-1995), Jacques Chirac (1995-2007), Nicolas Sarkozy (2007-2012). Le quatrième chef d’Etat français qu’il côtoie, François Hollande achèvera son mandat en 2017, celui du président Paul Biya sera en cours et s’achèvera en 2018. La Constitution du Cameroun lui permet de rempiler s’il le souhaite. Et s’il fait ce choix-là, il aura alors 85 ans ! Paul Biya est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a dans la région du Sud du Cameroun, il est titulaire, depuis 1963, d’un diplôme d’études supérieures en droit public. Marié à Chantal Biya, il est père de trois enfants.

Par Claude Tadjon(Le Jour)


Marcel Niat Njifendji : 53 ans de services

Le président du Sénat, 79 ans, est entré dans les sphères de l’Etat juste au lendemain de l’indépendance

Ceux qui sont nés lorsque Marcel Niat Njifendji revient de France, à la fin de ses études, ont aujourd’hui 53 ans. S’ils sont fonctionnaires, ils iront à la retraite dans deux ans, pour les plus gradés. Ils seront oubliés, au moment peut-être où l’ancien élève de l’Ecole supérieure d’électricité de Paris sera en train de gérer un tournant décisif de la vie de la nation. Dans un pays qui souffre du chômage des jeunes, Marcel Niat a toujours travaillé. Ou plutôt, il a toujours occupé des fonctions enviables. Après des études supérieures en France, sanctionnées par une licence en Sciences et le diplôme d’ingénieur de l’École supérieure d’électricité de Paris, il revient au Cameroun en 1960. Intégré au grade d’ingénieur des ponts et chaussées, il est détaché le 16 décembre 1962 à Enelcam. Le 1er janvier 1965, il est nommé chef du service des études et travaux neufs à Electricité du Cameroun (Edc). Après d’autres postes, il sera promu huit ans plus tard, Directeur Général adjoint de cette entreprise. Il en deviendra Directeur Général.

Lorsqu’intervient le coup d’Etat du 6 avril 1984, il est soupçonné d’être de ceux qui ont soutenu les mutins. Cela lui vaudra un passage à vide de cinq ans. Il est débarqué de la Sonel. Absout auprès du chef de l’Etat, il reprend son poste le 2 septembre 1989. Les rancœurs supposées le rendent plutôt fidèle et loyal au pouvoir en place, qui en fera l’un de ses émissaires. Notamment auprès de l’élite politique de l’Ouest. Le 7 septembre 1990, il entre au gouvernement comme Ministre du Plan et de l’Aménagement du Territoire. Ce poste est, en ces années, la chasse gardée des ressortissants du Ndé. Elisabeth Tankeu y est passée, et cédera la place à son frère Tchouta Moussa. Le 26 avril 1991, Niat quitte le gouvernement pour regagner la direction générale de la Sonel. Du 9 avril au 27 novembre 1992, il revient au gouvernement pour occuper le poste de vice-Premier ministre chargé des Mines, de l’Eau et de l’Énergie, cumulativement avec ses fonctions de Dg de la Sonel. En réalité, cette promotion est la récompense de son courage, consacré par son élection, comme député du Ndé, dans un contexte où l’autre siège est arraché par l’opposition. D’avis unanime, c’est grâce à lui que l’opposition n’a jamais fait son lit dans le Ndé. Son séjour au ministère des Mines ne dure pas longtemps. Il regagne la Sonel qu’il ne quittera qu’en 2001, après la privatisation de celle-ci.

Agé de 79 ans, on n’attend pas de lui qu’il cède sa place de sage aux plus jeunes. Mais dans son Ndé natal, on cherche vainement les jeunes qu’il a fait briller hors de la Sonel, lui qu’on a souvent consulté à une certaine époque dans la cooptation des élites politiques. Membre du comité central du Rdpc, il a parfois connu de sérieux obstacles sur le terrain politique. Sans qu’on sache véritablement quel était le fond de l’affaire, Tchouta Moussa Mbatkam, ancien ministre du Plan et député aujourd’hui décédé, se présentait comme son ennemi sur le terrain. La guerre fratricide de leadership leur avait valu la sortie simultanée du gouvernement, au lendemain de l’élection présidentielle de 1992. Avant que Tchouta Moussa ne retrouve le port de Douala, Niat s’était réfugié dans « sa » Sonel. Grâce à laquelle il favorisa l’électrification rurale.


Par Franklin Kamtche(Le Jour)


René Claude Meka : Aux armes de la République

A 74 ans, le chef d’Etat-major des Armées camerounaises contrôle le bouclier militaire de Paul Biya.

Sous les ordres du Général de corps d’armée René Claude Meka, il y a au moins cinq officiers généraux, dont le Général de division Philippe Mpay, qui ont rejoint la grande muette avant lui. Avant qu’il n’acquière sa quatrième étoile, en 2011, lorsqu’il est fait Général de corps d’armée par un décret présidentiel, René Claude Meka était déjà un chef militaire atypique. Il était le chef d’Etat-major d’une armée où il n’avait pas le grade le plus élevé. Miraculeusement, il était maintenu dans les effectifs des officiers, après un accident grave à Ebolowa, en dehors du service. Comme le phœnix, il renaît de ses cendres. Comme ce fut le cas après son limogeage à la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp), après les tristes événements du 06 avril 1984. Le Général a-t-il toutes ses aptitudes visuelles ? Non. La preuve c’est qu’il ne lut pas, au village Bouraka, l’éloge funèbre du Général Paul Yakana, chef d’Etat-major de l’armée de l’air décédé.

En réalité, René Claude Meka est un produit de toutes les contradictions qui fondent le système Biya. Longévité rime surtout avec fidélité inconditionnelle. Aussi la compétence est-elle mise entre parenthèses, pour privilégier une alliance de sang et de clan, y compris dans l’armée. En France, par exemple, les officiers généraux en première section des armées ont une vie administrative qui dépasse rarement quatre ans. Une donne qui mettrait hors service l’actuel chef d’Etat-major des Armées camerounaises. Formé à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en France, le Général de corps d’armée René Claude Meka a une carrière militaire plus longue que le régime de Paul Biya. Ancien chef de division à l’Etat-major des Armées, ancien Directeur de la Sécurité présidentielle, ancien Commandant de la toute-puissante Brigade du quartier général (Bqg), ancien Commandant de la 1ère région militaire, avec compétence sur les régions du Centre, du Sud et de l’Est, il a été fait patron des Armées en septembre 2001.

La marche triomphale de cet Officier général, qui, aujourd’hui, sous le poids de l’âge, de ses quatre étoiles et de l’ampleur de la tâche, tient comme il peut, a quelquefois eu des épisodes fâcheux. A la base navale de Douala, alors qu’il participe à la clôture des exercices de l’opération Obangame 2013, le chef d’Etat-major des Armées somnole allègrement pendant la lecture des discours. A côté de lui, le Capitaine de Vaisseau Rollo de la marine américaine lui réserve une attention particulière. L’expert américain apprécie à ce moment, par ce qu’il voit, la capacité et la qualité de l’encadrement de l’armée camerounaise.

Pourtant, invoquant la nécessité de rajeunir le haut commandement, le Président Biya avait signé, en 2001, les 21 décrets portant réorganisation des forces de défense. Avec à la clé, le remplacement de deux personnages mythiques de l’armée nationale. Le poste de contrôleur général des armées fut alors créé et confié au Général d’armée Pierre Semengue, alors chef d’Etat-major des Armées. Dans la même foulée fut créé le poste d’Inspecteur général des armées, confié au Général de corps d’armée Nganso S. Jean. A l’époque, tous les deux n’avaient pas les 74 ans que porte aujourd’hui le chef d’Etat-major Meka.

Par Denis Nkwebo(Le Jour)

Djibril Cavaye Yeguié : Déjà député en 1971

A 73 ans, il est le Président de l’Assemblée nationale depuis 21 ans.

L’image est restée dans les mémoires. Le 12 juin dernier, lors de la séance plénière d’élection du Premier bureau du Sénat camerounais, la salle entière s’est levée pour ovationner Marcel Niat Njifenji, le nouveau Président du Sénat. Djibril Cavaye Yeguié, le Président de l’Assemblée nationale, confortablement assis dans la travée à gauche du perchoir de l’hémicycle du Palais de verre de Ngoa Ekellé où il trône depuis 21 ans ne s’est pas levé. La main droite appuyée sur la joue, il n’a pas applaudi non plus. Il n’a laissé transparaître aucun enthousiasme. Selon des employés dudit Palais, quelque temps avant le début de cette séance, des membres de son protocole ont remplacé un des fauteuils rouges qui meublent cette travée par un autre plus grand, en cuir marron, équipé de roulettes. Un semblable à celui sur lequel était assis d’abord le doyen d’âge du Sénat, qui par la suite, l’a cédé au nouveau Président du Sénat, lorsqu’il a été élu. Depuis qu’il est élu, le Président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, doit garer sa Mercedes 500 noire à l’entrée principale du Palais de verre. Une place de parking habituellement réservée aux hôtes de marque, notamment au Premier Ministre lorsqu’il s’y rend. La cause, « Cavaye a fait barricader son parking depuis qu’il y a un Président au Sénat », confie un cadre de l’Assemblée nationale.

Ce ne sont pas les seules manifestations de mécontentement de Djibril Cavaye Yeguié, depuis l’annonce de l’entrée en vigueur de la Chambre Haute du parlement en décembre dernier. Cette annonce a véritablement bouleversé la vie politique du Pan. Il s’est d’emblée senti pris au piège. Il a hésité entre y aller et ne pas y aller. Après avoir consulté le Secrétariat général du Comité central du Rdpc, un parti dont il est un cadre depuis sa création, il a déposé sa candidature, bravant la controverse. Mais, Djibril Cavaye Yeguié ne pouvait pas prévoir que sa démarche ne correspond pas aux plans de Paul Biya. En effet, peu de temps après, le Chef de l’Etat avait reçu un mémo qui expliquait le grand engouement des députés pour le Sénat. Outre l’attrait du neuf, expliquait le document, la peur de la compétition des primaires prévues par les textes du Rdpc feraient préférer à des élus devenus impopulaires, l’investiture à la candidature à l’élection sénatoriale. Or le Pan, c’est de notoriété, avait perdu les primaires en 2007 dans le Mayo-Sava, son département d’origine.


Djibril Cavaye Yeguié
est né vers 1940 à Mada, un village rocailleux des Monts Mandara. Moniteur d’éducation physique et sportive, il entre en politique dès 1971 comme Député du Cameroun oriental. En 1973, il est nommé questeur du bureau de l’AN. En 1975, il entre dans le Comité central de l’Unc. En 1983, il est élu deuxième Vice-Président de l’Assemblée nationale, il va le rester cinq ans. En 1988 il est adjoint préfectoral dans le département du Dia¬maré. Il revient à l’Assemblée nationale en mars 1992 pour en être élu dans la foulée Président.

Comme Président de l’Assemblée nationale, Djibril Cavaye Yeguié a vu voter des lois importantes. Les révisions de la Constitution de 1996 et 2008 ; le Code électoral unique en 2012, le Code de procédure pénale, l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens des gestionnaires de la fortune publique et des ratifications de lois. Djibril Cavaye Yeguié est marié à quatre femmes et est le père de plusieurs enfants.

Par Aziz Salatou(Le Jour)

Alexis Dipanda Mouelle : La retraite ? Non merci

Agé de 78 ans, il tient les rênes de la Cour suprême depuis près de 25 ans.

Son timbre hésitant et trainant est devenu un rendez-vous. Aussi bien lors des audiences de contentieux électoral, qu’à l’occasion de la rentrée solennelle de la Cour suprême qui marque par ailleurs, l’ouverture de l’année judiciaire. Égal à lui-même, Alexis Dipanda, le Président de la haute juridiction, s’illustre très souvent avec ses répliques aux avocats. On le découvre pédagogue. Tout comme lorsqu’il parle de longues heures durant de la « légitimité du Juge ». Un thème qui, de l’avis de Dipanda Mouelle lui-même, est « passionnant mais difficilement maitrisable ».

« Dans la quasi-totalité des cas, les décisions de justice sont décriées par ceux qui ont perdu le procès. Nous faisons alors le procès du Juge, perdant de vue que la justice est rendue par des hommes et des femmes, êtres de chair, d’os, de sang, êtres imparfaits, êtres qui ne sont pas plus vertueux que les autres, mais qui ont choisi d’exercer la redoutable et surhumaine mission de juger leurs semblables », déclarait Dipanda Mouelle le 28 février 2013, lors de la dernière rentrée solennelle de la Cour suprême. Parole d’un Juge qui, à l’issue de l’élection présidentielle controversée du 11 octobre 1992, a eu la lourde tâche de rendre publics les résultats de ce scrutin. En effet, après une procédure qui jusqu’à ce jour n’a toujours pas très bien été comprise, le Social Democratic Front (Sdf) avait procédé au retrait de son recours en annulation. Alexis Dipanda Mouelle avait reconnu les irrégularités et les fraudes qui avaient émaillé réélection, mais avait proclamé élu Paul Biya. Le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(Rdpc)l’emportait d’un court écart face à John Fru Ndi qui matérialisait par là même, son assise sur la scène politique camerounaise.

Léonard Assira Engoute)

Un épisode qui est intervenu après l’arbitrage d’un autre scrutin qui, selon des observateurs de la scène politique camerounaise, est resté à ce jour Comme l’un des mieux organisés de l’histoire des élections au Cameroun. Il s’agit de l’élection législative de mars 1992 au terme de laquelle, le parti au pouvoir allait se voir devancer par toutes les formations de l’opposition réunies avec 88 sièges. La rectitude du Président de la Commission nationale de recensement général des votes (Cnrgv) de l’époque ne semble pas avoir été appréciée. L’indépendance affichée par la Cour avait valu le début de l’enfer dans la magistrature à Léonard Assira Engouté qui avait conduit la Cnrgv. Léonard Assira Engoute avait été radié de ce corps. Sous le nez de Dipanda Mouelle.

Dipanda Mouelle, magistrat hors hiérarchie, lui, a gravi tous les échelons au sein de ce corps. Il ne passe plus inaperçu. Malgré le poids de l’âge qui ne l’a pas pour autant empêché de lire les résultats de l’élection présidentielle de 2011 pendant 9 heures de temps, il continue de tenir les rênes d’une institution qui, depuis la modification constitutionnelle de 1996, fait aujourd’hui office de Conseil constitutionnel. Atteint par la limite d’âge en 2008, Alexis Dipanda Mouelle obtient une « rallonge » d’un an du chef de l’Etat, Paul Biya. Rendu en 2013, il trône toujours à la tête de la Cour suprême du Cameroun.

Ancien Président de la 17ème session du Comité des Nations unies contre la torture, membre de l’Institut international de droit d’expression et d’inspiration françaises (Idef), membre de la Chambre d’arbitrage de la Cour internationale de justice de La Haye, il est aujourd’hui âgé de 78 ans. Après son baccalauréat en 1959, Alexis Dipanda Mouelle intègre l’Université fédérale du Cameroun en 1960. Il fait partie de la première promotion de la Faculté de droit. Il a pour camarades de classe Louis Yinda, le Directeur général de la Sosucam, Martin Rissouck à Moulong, le Procureur général près la Cour suprême et Stanislas Malone (major de cette promotion, de regrettée mémoire).


Par Eitel Elessa Mbassi(Le Jour)

Martin Belinga Eboutou : Diplomate au palais

Age de 73 ans, il est Directeur du Cabinet civil de la présidence pour la deuxième fois, après avoir été pendant huit ans directeur du Protocole d’Etat.

En mai 2012, une folle rumeur a annoncé la mort de Martin Belinga Eboutou, le Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. Etait-elle partie de l’état physique de cet homme que l’on disait affaibli par la maladie et l’âge ? Toujours est-il que le proche collaborateur du chef de l’Etat a par sa présence les jours suivants démenti la rumeur, mais il reste dans l’esprit des Camerounais comme l’une des personnalités qui, depuis longtemps et malgré leur âge avancé, contrôlent le pouvoir dans le pays.

A 73 ans, Martin Belinga Eboutou est un meuble du système Biya. L’une des personnalités d’ailleurs reconnues quasi-unanimement comme des plus influentes de l’entourage du chef de l’Etat. Directeur du Cabinet civil (Dcc) de la présidence de la République pour la deuxième fois (il l’était déjà entre 1996 et 1997), il a retrouvé une place de choix auprès de Paul Biya dont il avait été éloigné pendant un certain temps. Mais c’est bien aux côtes du président de la République, sept années après son accession au pouvoir, que le grand public va se familiariser avec la silhouette longiligne de ce diplomate.

En 1989, il est nommé Directeur du Protocole d’État à la présidence de la République. Ce qui lui vaut d’être en première ligne lors de toutes les cérémonies officielles où se trouve Paul Biya. Il le restera jusqu’en 1997. Toutefois, dès 1996, il a été nommé directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.

En 1997, Martin Belinga Eboutou quitte le Cameroun, mais ne perd pas pour autant son influence dans la marche des affaires du pays. Il est porté à la tête de la représentation du pays auprès de l’Organisation des Nations unies à New York. Il y passera dix années pendant lesquelles il dirige également la représentation du Cameroun auprès de l’Office des Nations unies à Genève. Il a, dans la foulée, été ambassadeur du Cameroun en Jamaïque à partir de février 1999.

En 2007, il quitte les Nations unies, mais il rebondira bien vite auprès de Paul Biya. Le 30 juin 2009, il est à nouveau nommé Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. Lorsqu’il faut organiser les cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, c’est encore à lui que Paul Biya confie la mission. Depuis le début de l’année 2010, il a été nommé président du Comité national d’organisation de ces deux événements historiques.

Mais avant d’être sur le devant de la scène, Martin Belinga Eboutou avait déjà occupé des positions importantes dans la diplomatie camerounaise. Né le 17 févier 1940 à Nkilzok dans l’arrondissement de Zoétélé, région du Sud, l’actuel Dcca fait ses études à l’école catholique de Nden, puis aux séminaires d’Otele, Édéa et Akono. C’est d’ailleurs dans ce dernier qu’il aurait fait la connaissance de Paul Biya, son aîné de sept ans.

Après des études d’économie (ex-Zaïre) et de relations extérieures (Bruxelles, Rome et Paris), il entre en diplomatie dès 1068, comme secrétaire des affaires étrangères. Le Cameroun est alors indépendant depuis tout juste huit ans. Il sera par la suite nommé chargé d’affairés de l’ambassade du Cameroun au Congo Brazzaville en 1970. Ensuite, il est chef du service des organisations internationales au Ministère des Affaires Etrangères entre 1974 et 1984. Deux ans après l’accession du président Paul Biya à la magistrature suprême, il quitte à nouveau le Cameroun et retrouve la France où il est pendant quatre ans, de 1984 à 1988, conseiller économique et commercial à l’ambassade du Cameroun à Paris.

Par Jules Romuald Nkonlak(Le Jour)

Martin Mbarga Nguélé : Ne lui parlez pas de repos

A 81 ans, le Délégué général à la Sûreté nationale est l’un des plus anciens policiers du Cameroun.

Depuis le 30 août 2010, Martin Mbarga Nguélé occupe la fonction de Délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn). A sa nomination, celui qui est aujourd’hui Commissaire divisionnaire, était âgé de 78 ans (l’ancien Commissaire principal est passé divisionnaire pour les besoins de la fonction en 1983). Martin Mbarga Nguélé avait déjà occupé le poste de Délégué général à la Sûreté nationale entre 1983 et 1984. Aujourd’hui âgé de 81 ans et trois ans après sa prise de fonction, le « vieux flic », comme l’appellent certains, ne semble pas avoir l’intention de lâcher prise, encore moins de quitter cette tunique bleue qu’il a pour objectif de redorer. Ne lui parlez surtout pas de retraite, puisque ce digne fils du département du Nyong et So’o (Mbalmayo) continue à nourrir de « grandes ambitions » pour son poste.

Fonctionnaire depuis 63 ans

Et, en guise de grandes ambitions, Martin Mbarga Nguélé confiait, le 20 septembre 2011, au reporter du Jour, qu’il entend « ne rien laisser au hasard pour que la Police redevienne ce qu’elle doit être, quel que soit le temps que cela prendra ». En clair, ce fidèle veut continuer à servir Paul Biya, le Chef de l’Etat, son cadet d’un an, comme il le fait depuis plus de trente ans. Pour Paul Biya, il n’y a donc pas mieux ou plus jeune que Martin Mbarga Nguélé pour conduire la Police au Cameroun. Or, plusieurs Camerounais nés en 1951 songent déjà à leur retraite, pour ceux qui ont eu la chance ou un parent pour leur permettre d’accéder à la Fonction publique. Le jeune Martin Mbarga Nguélé a eu la chance d’être inspecteur de Police dans son pays alors qu’il n avait que 19 ans, comme le confirment les archives de la Police. Cela fait donc 63 ans que le vieux flic est dans le corps. Le Président de la République lui a redonné sa confiance après Emmanuel Edou (qui n’a passé qu’un an à la tête de la Dgsn), alors que certains croyaient Martin Mbarga Nguélé à la retraite en Espagne où il occupait la prestigieuse fonction d’Ambassadeur du Cameroun (il a été nommé Ambassadeur du Cameroun en Espagne le 11 mars 2010). Il a d’ailleurs cumulé cette fonction avec celle de Dgsn.

Un tour chez Mobutu

Mais le ciel n’a pas toujours été bleu pour ce fonctionnaire de Police né le 1er juillet 1932, diplômé de l’École normale supérieure de Police de Yaoundé. Il est arrivé en Espagne après 19 ans comme Ambassadeur du Cameroun au Brésil. Il est parti du Cameroun en 1984, après le putsch manqué du 6 avril. Dans son ouvrage intitulé Politique de défense et sécurité nationale au Cameroun (paru en février 2012), Victorin Hameni Bieuleu, qui le reconnaît comme étant un brave policier sorti des rangs qui se trouva brutalement projeté dans l’arène politique sans préparation préalable, écrit en page 412 : « il eut à gérer les débuts de la tentative de putsch du 6 avril 1984 au cours de laquelle il fut cueilli sans possibilité d’échapper à ses poursuivants, n’ayant pas été informé du coup en préparation du haut de ses fonctions de chef du renseignement de la Police ».

Après ce manquement que certains qualifieront de « faute grave », c’est au pays de Mobutu Sese Seko que Martin Mbarga Nguélé est nommé, comme pour l’épargner des critiques et menaces qui fusent contre lui. A Kinshasa, il débute sa carrière de diplomate.

Par Ateba Biwolé(Le Jour)

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