jeudi 26 décembre 2013
Le président suspendu de la Cpmc avait répondu à la lettre d’observation que lui avait servie Ama Tutu Muna.
Avant sa suspension le 17 décembre dernier pour « manquements graves à l’éthique et à la déontologie » par Ama Tutu Muna, ministre des Arts et de la Culture (Minac), Jean Calvin Aba’a Oyono avait répondu, la veille, à la lettre d’observation de la minac. Dans celle-ci, on lui reprochait des irrégularités sur le processus électoral ayant conduit au vote du président du conseil d’administration de la Socam. « Mes services, indiquait Ama Tutu Muna dans sa lettre, ont enregistré plusieurs dénonciations remettant substantiellement en cause, notamment le travail du comité électoral, la résolution relative à la constatation du quorum et à la présidence de l’assemblée générale qui a siégé. Mais surtout la validation des différentes candidatures qui n’aurait pas tenue compte des exigences des statuts de la Socam et en particulier des dispositions de l’article 4 du code électoral ».
A ces observations, le président de la Commission permanente de médiation et de contrôle des organismes de gestion collective (Cpmc) actuellement suspendu pour trois mois, avait répondu par une lettre-fleuve. Dans ce rapport qui tient sur sept pages, Jean Calvin Aba’a Oyono mentionne le contentieux pré-électoral qui a conduit au réexamen des listes électorales et à la recevabilité de la candidature de Parole Sosthène. Il y rappelle qu’Ama Tutu Muna a personnellement conduit certains travaux de cette élection qui était placée sous la supervision d’un huissier de justice requis par le Minac.
La lettre d’observation du 13 décembre dernier de la Minac donnait 2 jours (48h) à Aba’a Oyono pour répondre. Ce dernier le fera 3 jours plus tard, soit le 16 décembre. Dans sa missive, il se plie à éclairer la lanterne de la ministre sur le processus ayant conduit à l’élection de Ndedi Eyango au poste de Pca. Un verdict que des artistes ont plus tard dénoncé, incriminant Ndedi Eyango d’avoir la nationalité américaine, incompatible au poste de Pca de la Socam. La lettre d’observation de la Minac mentionne que « plusieurs dénonciations » remettent en cause le travail du Comité électoral dont Aba’a Oyono était président lors de cette élection du 3 novembre dernier, au palais des Congrès de Yaoundé.
Des requêtes qu’Aba’a Oyono dit n’avoir pas reçues. « Jusqu’à ce jour, écrit-il, soit plus de six semaines après l’élection, alors que l’exercice des voies de recours est limité à 24h après la survenance du contentieux, le comité électoral n’a reçu aucune requête et contestation de l’élection, alors que cette opportunité était ouverte et consignée dans la résolution N°7 du 23 octobre 2013 ayant fait l’objet de publication par le comité électoral » se défend-il. Il poursuit d’ailleurs en indiquant à Ama Tutu Muna que les requêtes dont elle fait mention n’ont jamais été transmises au comité électoral dont il était le président.
Dans sa réponse, Jean Calvin Aba’a Oyono s’explique sur l’organisation du processus électoral. Il rappelle à Ama Tutu Muna qu’elle et Irène Gwenang, chef de la cellule juridique du Minac, par ailleurs actuelle présidente par intérim de la Cpmc, ont attesté le 26 novembre dernier, lors de la grève des artistes musiciens, que cette élection était bel et bien transparente et légale.