mercredi 24 juin 2015
Erik Essousse, le directeur adjoint des élections a représenté Mohaman Sani Tanimou hier à la première session ordinaire du Conseil électoral d’Elecam.
Des sources internes à l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun confirment que Sani Tanimou était bien à Yaoundé et qu’il a délibérément choisi d’être absent au Palais des congrès hier. Raison ? « Eviter un clash inutile avec M. Fonkam », croit-on savoir.
On se rappelle que lors de la session ordinaire du 24 octobre 2014, le président du Conseil électoral n’avait pas fait montre de la même réserve qu’hier, au sujet de la crise qui oppose ce Conseil à la direction générale d’Elecam, devant des journalistes estomaqués, et surtout un Sani Tanimou, qui restera de marbre. « Face aux contre-vérités alléguées dans la presse, le Conseil électoral se devait de faire une mise au point (…). La crise perdure ! », se lâchera Samuel Fonkam Azu’u.
Déterminé, ce dernier poursuivra : « Pour éclairer l’opinion, je voudrais indiquer que contrairement à ce qui a été véhiculé, le Conseil électoral n’a pas ignoré les prérogatives légales du directeur général, en tant que responsable détenant le pouvoir de proposition. Ce n’est pas seulement l’autorité du Conseil électoral qui est en jeu ici. Il s’agit également de l’autorité de l’Etat. Une autorité subordonnée dans la hiérarchie administrative se permet de faire obstacle à l’exécution d’un acte dûment pris par une autorité supérieure, il y a insubordination caractérisée ».
Cette énième crise entre les deux organes d’Elections Cameroon tire son origine d’une résolution nommant les délégués régionaux, signée de Fonkam Azu’u le 9 juillet 2014. Invoquant l’alinéa 2 de l’article 30 du Code électoral, qui dispose que « les responsables des démembrements territoriaux au niveau régional sont nommés par le Conseil électoral, sur proposition du directeur général des élections », Mohaman Sani Tanimou opposera une fin de non recevoir à ces actes. Le secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Peter Agbor Tabi, sera alors commis pour arbitrage. Le 12 août 2014, Sani Tanimou autorise la prise de fonction de deux (sur six) nouvellement nommés. Pas suffisant pour désamorcer la crise. « Le différend persiste. Il faut résoudre le problème de fond qui est celui de la clarification des attributions du Conseil électoral et de la direction générale des élections », indique un cadre d’Elecam. Depuis la promulgation de la loi portant le 29 décembre 2006 portant organisation et fonctionnement d’Elecam, abrogée et remplacée par la loi portant code électoral du 19 avril 2012, l’imbroglio a Elecam est né et demain n’est manifestement pas son dernier jour.
Par Ibin Hassan(Mutations)